Lyon le 5 septembre 2005
Concerne : September 8th Second annual international demonstration against Sharia Court in Canada, for women’s rights, secularism and human dignity
Monsieur l’Ambassadeur,
Comme coordinatrice du rassemblement à Paris de l’International campaign against Sharia Court in Canada, je vous transmets les centaines de lettres et messages à remettre au gouvernement fédéral du Canada et au gouvernement de la province de l’Ontario. La plupart arrivent de France, mais également de Suisse, de Belgique, du Maghreb et même du Québec. Vous trouverez en pièce jointe la liste des personnalités et associations partenaires de cette manifestation. Un rassemblement aura lieu également devant le consulat de Lille.
Les journalistes canadiens ont été étonnés de la mobilisation dans notre pays pour soutenir le combat mené depuis 2 ans par les associations canadiennes.
Bien évidemment, nous sommes concernés lorsque des chefs religieux privent des femmes de leurs droits fondamentaux au nom de principes théocratique patriarcaux. Contre les intégrismes, la séparation des églises et de l’Etat est l’unique réponse.
Cette offensive s’inscrit dans les tentatives de l’islam politique de saper les fondements des Etats de droit. C’est la même stratégie de manipulation que celle développée chez nous par le prédicateur Tariq Ramadan qui demande à ses adeptes de rendre visibles les différences « pour gêner la France ». Au nom du droit à la différence perverti en différence des droits, ils voudraient que nous les laissions tranquillement opprimer leurs coreligionnaires, à commencer par les femmes.
La dangerosité de cet enfermement des populations de confession ou de filiation musulmane afin de pouvoir cultiver le ressentiment et le mépris, voire la haine, de tous ceux qui ne partagent pas leur vision totalitaire et globalisante de l’islam prépare les jeunes les plus fragiles à se radicaliser et fait le lit du terrorisme.
En outre, l’offensive des extrémistes musulmans dans votre pays organise un abus de faiblesse à l’égard de femmes récemment immigrées qui maîtrisent mal les institutions et la langue du pays.
Nous vous demandons donc de transmettre au Gouvernement de l’Ontario notre inquiétude, à ces deux niveaux. L’ajournement sine die de la décision du gouvernement ne nous parait pas suffisante.
Les tribunaux d’arbitrages privés religieux pour le droit de la famille et des personnes sont inacceptables (ils sont interdits a priori dans le code civil du Québec). Nous demandons à ce qu’il n’y ait pas d’immixtion d’institutions religieuses dans le système judiciaire et que la loi d’arbitrage pour les litiges de droit familial et successoral en Ontario soit clairement abolie.
Je vous prie de croire, Monsieur l’ambassadeur en l’expression de ma considération.
Michèle Vianès
Présidente de regards de femmes et coordinatrice du rassemblement à Paris
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