8 septembre 2005 Manifestation internationale contre la « sharia court » au Canada, pour les droits des femmes, la séparation du politique et du religieux et le respect de la dignité humaine
Regards de Femmes a été contactée le 24 mai par le Conseil canadien des femmes musulmanes afin de s'occuper de l'organisation le 8 septembre, en France, de la manifestation contre les tribunaux islamiques au Canada.
Il est demandé aux associations et personnes solidaires de ce combat de manifester devant les ambassades du Canada et de remettre des courriers à l'attention du Premier ministre, de l'Attorney général et de la Ministre de la condition féminine. Vous trouverez toutes les informations sur le site www.nosharia.com.
Nous vous contactons pour relayer la demande et organiser cette action : manifester le 8 septembre devant l'Ambassade du Canada à Paris, pour apporter notre soutien aux associations canadiennes qui luttent pour la séparation du religieux et du politique, l'égalité des droits, les mêmes lois pour toutes les femmes, l’universalité des droits des femmes, contre les tribunaux religieux.
Nous espérons votre participation active, en étant présent-e-s le 8 septembre, soit physiquement, soit par des messages au Gouvernement canadien que nous remettrons symboliquement ce jour-là. Vous pouvez nous les adresser dès maintenant, par mail regardsdefemmes@chello.fr, ou par courrier Regards de femmes 33 rue Bossuet 69006 Lyon.
Dans un premier temps, merci de nous répondre si vous êtes prêt-e-s à relayer, co-organiser et participer à cette manifestation.
Bien à vous
Michèle Vianès
Rappel de la situation au Canada
Depuis 2 ans, les femmes canadiennes de confession ou de filiation musulmanes alertent sur la création en Ontario d’un Institut islamique de justice civil (IIJC), chargé d’arbitrer les litiges familiaux relatifs aux droits des femmes et aux droits successoraux au sein de la communauté musulmane, selon les principes islamiques de la sharia, .
Il s’appuie sur la loi canadienne « de l’arbitrage » datant de 1991. Cette loi autorise à régler à l’amiable les litiges de droit familial et successoral, en fonction des pratiques religieuses. Dès lors qu’un "arbitre religieux" tranche un litige, sa décision est finale et lie les parties qui s’adressent au tribunal séculier canadien local pour la faire exécuter.
Immédiatement les associations de femmes musulmanes canadiennes se sont insurgées contre ce désir de les enfermer dans des rapports sociaux de sexe archaïques patriarcaux. Une grande campagne nationale et internationale a été lancée à l’initiative de Homa Arjamand, canadienne d’origine iranienne. Regards de Femmes a apporté son soutien immédiatement, comme de nombreuses associations de femmes, musulmanes ou non, canadiennes ou d’ailleurs.
Le gouvernement Canadien a demandé un rapport sur les tribunaux religieux en Ontario qui conclut :" aucune preuve ne ressort de l’étude pour suggérer que les femmes souffrent systématiquement de discriminations à la suite d’arbitrage en droit des familles". . Alors que le barreau canadien a dénoncé de multiples vices dans les arbitrages, en particulier les décisions discrétionnaires, l’absence d’obligations de sentences arbitrales écrites, le secret de la procédure et de l’issue de l’affaire.. . Et surtout la non-conformité avec les principes d’égalité hommes/femmes, puisque selon la sharia, la femme n’est pas l’égale de l’homme, elle joue un rôle complémentaire, mais doit être traitée… de manière « équitable ».
Vous trouverez sur www.regardsdefemmes.com notre analyse et notre réaction après la publication du rapport Boyd, dans la rubrique Articles "femmes sous lois musulmanes en Occident".
Le débat entourant le tribunal islamique en Ontario a conduit les Canadiens et Canadiennes à "réfléchir sur les limites du négociable face à l'expression de la diversité religieuse, notamment quand celle-ci vient compromettre les droits des femmes gagnés de haute lutte". Tarek Fatah du Conseil des musulmans du Canada affirme dans La Gazette des femmes nov-dec 2004 : "Le Canada doit imiter la France dans l'affaire du voile islamique: dire non à tout traitement différent".
Le Québec vient de refuser, le 26 mai, à l'unanimité, l'usage de tribunaux islamiques en cas de conflit familiaux. C'est une victoire pour toutes les femmes et les hommes qui défendent les droits fondamentaux de la personne humaine.
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